jeudi 7 juin 2012

Prix de l’eau en France : moins on consomme, plus on paye ??


QUE FONT NOS DÉPUTÉS

Pour régler le problème de l'eau ??

Pour dénoncé la facture d'eau qui explose ??

Pour résoudre la crise et la pénurie du logement ??

Le cirque électoral et de retour pour nous vendre leurs salades...!! 

On savait que les factures d’eau avaient flambé depuis les années 90. On sait aujourd’hui que les petits consommateurs financent les plus gros consommateurs. Autrement dit, c’est pour les français qui luttent contre le gaspillage d’eau, que la facture a le plus augmenté.

En France, nos dépenses en eau courante représentent un jackpot de 14 milliards d’euros par an. Mais personne ne peut expliquer pourquoi à Auvers sur Oise, le mètre cube d’eau est facturé 5,50€ alors qu’on ne le paye que 2,50€ à Paris. La commune du Val de Marne ne se situe pourtant qu’à 30 km de la capitale…

Personne ne comprend pourquoi à Saint-Etienne, le mètre cube d’eau est facturé 4€39 contre 1,98€ à Clermont Ferrand. Et pourquoi cet écart entre Nice et Grenoble ? Le prix du mètre cube varie de 3,66€ sur la côté d’azur à 2,29€ au pied des Alpes.

Déjà en 2009, Que Choisir avait dénoncé des taux de marge ubuesques de plus de 50% à Marseille, Bordeaux ou dans les 144 communes d’Ile de France gérées par le Sedif. Une situation qui conduisait les opérateurs à facturer le mètre cube d’eau jusqu’à 2,5 fois plus cher que son coût réel.

Mais en plus de l’inégalité territoriale, une enquête de la Confédération Logement (CLCV) révèle l’injustice faite aux petits consommateurs.

On se doutait déjà qu’il y avait anguille sous roche : entre 2004 et 2008, les français ont diminué leur consommation d’eau de 8,5%. Dans le même temps, leur facture bondissait de plus de 3% par an, soit une hausse bien supérieure à l’inflation. Résultat : 33 500 foyers se sont retrouvés en difficulté financière pour payer leur eau fin 2008. Car les foyers modestes, financent les plus gros consommateurs !
D’abord car le tarif moyen de 3€ /m3 est une pure fiction. Il se base sur une consommation de 120 mètres cube, idéale pour un couple et deux enfants. Or 56% des ménages français sont composés de personnes seules ou de couples sans enfants. La grande majorité des foyers consomment bien moins de 120m3 d’eau par an.

Par ailleurs, cette estimation moyenne ne prend pas en compte la baisse d’au moins 10% de la consommation d’eau des français depuis 2004.

Le prix de 3 euros le mètre cube exclut les frais annexes qui peuvent doubler la facture. La part fixe annuelle (abonnements, frais d’accès au service) varie de 87€ à 150€ annuels en fonction des localités.

Ce qui conduit la CLCV à écrire que « les statistiques officielles ont tendance à sous-estimer le prix de l’eau. A l’inverse, la part fixe est favorable aux personnes qui consomment plus de 120 m3 d’eau par an ». Après avoir estimé la structure tarifaire de 56 communes, la CLCV obtient un prix moyen du mètre cube à 3,56€. Soit 18% de plus que le prix officiel !

Et lorsqu’on rentre dans le détail, on se rend compte que dans une quinzaine de localités étudiées, le prix du mètre cube dépasse les 5€ pour les petits consommateurs (moins de 50m3 /an). Pendant ce temps là, ceux qui surconsomment plus de 200 m3, paient moins de 3 euros le m3 dans 8 communes.

Plus on consomme, moins on paye. L’exemple de la commune de Trigny dans l’Aisne est emblématique : un petit consommateur (- de 50 m3) paye 6,77€ le mètre cube alors que son voisin qui dépasse les 200 m3 paie 4,88€ le m3 d’eau.

Conclusion :
Régies publiques et services privés ont insidieusement mis en place une tarification dégressive qui favorise le gaspillage. Une stratégie d’autant plus hypocrite que nous sommes inondés de campagne visant à culpabiliser le consommateur (fermer l’eau du robinet quand on se lave les dents, prendre une douche plutôt qu’un bain, etc.).

En réalité, les opérateurs cherchent à compenser la baisse de la consommation d’eau des foyers, en majorant le prix de l’eau pour leurs plus mauvais clients, c'est-à-dire tous ceux qui tentent de maîtriser leur consommation d’eau en réparant les fuites ou en investissant dans des cuves à eau de pluie…

Ces opérateurs sont d’ailleurs d’autant plus enclins à adopter une tarification dégressive qu’ils sont eux-mêmes incapables de déterminer la quantité exacte d’eau consommée par les foyers. On se souvient de cette enquête de 60 millions de consommateurs qui révélait que 22% de la production d’eau est gaspillée chaque année à cause de fuites dans les canalisations collectives. Ce sont donc 3,5 millions de mètres cubes, prélevés dans les rivières et les nappes phréatiques, qui disparaissent dans les canalisations. Ce gaspillage a aussi un coût qui est insidieusement répercuté sur les factures des usagers.

Sur la facture comme dans la gestion quotidienne, on fait comme si l’eau était une ressource illimitée en établissant une tarification favorable au gaspillage.

Solution : la tarification progressive !!

Or, on sait que de nombreux contrats entre mairies et opérateurs privés vont être renégociés d’ici 2015. C’est pour cela qu’il est temps de passer d’une tarification dégressive à une facturation progressive, comme l’a fait la ville de Libourne depuis 2010. Là bas, les consommateurs expérimentent une nouvelle tarification :

L'eau vitale, de 0 à 15m3, est facturée 0.10 € / m3.
L’eau utile - de 16 à 120 m3- coûte 0.70 € / m3.
L’eau de confort, entre 121 et 150 m3, est tarifée à 0.75 € / m3 puis 0,83 € au-delà de 151 m3.

Si l’on étendait ce système à toutes les villes, on ferait baisser la facture des foyers modestes et on contribuerait à mieux préserver la ressource en eau en récompensant ceux qui font des efforts.

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