Une déclaration de François Asensi, député de Seine-Saint-Denis, concernant les amalgames autour des tueries dans le sud-ouest de la France. La déclaration est datée du 22 mars 2012.
Au-delà de l'horreur, assez de la stigmatisation de l'Islam !!
Madame, Monsieur,
La France est sous le choc des assassinats barbares commis à Toulouse et à Montauban.
À l’unisson, quels que soient nos courants de pensée, nos convictions religieuses, nos origines, nous condamnons avec force ces actes contraires aux valeurs les plus sacrées de l’humanité, qui ont coûté la vie à des citoyens français, dans leur diversité : enfants et adultes, d’origine maghrébine, antillaise, de confession juive. L’ensemble des responsables religieux de France ont d’ailleurs dénoncé ces tueries.
Naturellement, un débat doit avoir lieu pour comprendre une telle tragédie et empêcher qu’elle ne se reproduise. Pour autant, je refuse tout amalgame et instrumentalisation politique de ce débat.
Depuis hier, les médias décrivent le tueur présumé, de nationalité française, en mettant l’accent sur ses origines algériennes.
C’est proprement insupportable ! Ferait-on de même s’il avait été d’origine espagnole, américaine, chinoise ? Non, bien sûr.
Certains, les plus à droite, ne manqueront pas de faire dériver le débat public sur la question de l’Islam et la menace que cette religion est supposée représenter pour la société française. C’est tout aussi inacceptable !
Je refuse qu’une nouvelle fois l’Islam soit montré du doigt. Comme je le dénonçais à la tribune de l’Assemblée nationale lors du débat sur la burqa :
« L'immense majorité des croyants aspire à vivre paisiblement sa foi. Les musulmans, aussi bien que les catholiques et tant d'autres cultes, respectent les lois de la République. Les surenchères de quelques extrémistes, que nous condamnons avec la plus grande fermeté, ne peuvent le masquer. » (mai 2011)
Le comportement d’un individu, probablement déséquilibré, n’a rien à voir avec la position d’une religion.
De la même manière, comme l’a dénoncé le Premier ministre palestinien, il est inadmissible que des criminels se prévalent de la cause palestinienne pour tuer des enfants.
Plus que des convictions politiques ou religieuses, c’est la haine de l’Autre qui a armé et inspiré ce criminel.
Pour faire reculer cette haine de l’Autre, il est de notre responsabilité de ne pas alimenter les discours stigmatisant telle ou telle partie de la population. Ces discours ont fragilisé notre République et notre pacte social ces dernières années. Il faut y mettre fin au plus vite.
François Asensi
Député de Sevran, Tremblay et Villepinte
Contact : francois.asensi@gmail.com - francoisasensi.com – 01 41 51 10 50
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