vendredi 28 octobre 2011

Haut-débit pour tous d'ici quatre ans ? : C'était une promesse du Président de la République Française en 2007 ?

Une promesse ancienne (5ans) Toujours Rien

Une promesse irréalisable sans un bon coup de pouce du Gouvernement.

Aujourd'hui la question n'est plus de savoir si les villes ont ou non besoin du haut débit. Pourtant, il subsiste encore de nombreuses « zones d'ombre » Comme LA HAIE BERTRAND ou d'autres quartiers À VILLEPINTE (93) où la fée ADSL n'est pas encore passée. Les technologies sont au point, reste le financement. Comme d'habitude, les Villepintois doivent payer pour ce que le monde rural obtiennent gratuitement.

Villepinte 93
Zen

mercredi 12 octobre 2011

Le défi de la mondialisation, par Dominique de Villepin

Troisième « épisode » de notre série « Villepin, l’Homme d’Etat »: « Le défi de la mondialisation », une Tribune signée par Dominique de Villepin au printemps 2003.

« Qu’il s’agisse de l’économie, de l’environnement ou de la sécurité, notre monde porte l’exigence générale de la solidarité. Nul ne peut se prétendre indifférent à une tempête boursière qui affecte une région située aux antipodes, à un désastre écologique qui ignore les frontières ou à une crise militaire régionale qui menace les équilibres stratégiques », écrit le Ministre des Affaires étrangères de l’époque, avant de souligner que « pour répondre à ces défis de la mondialisation, trois principes s’imposent : légitimité, partage et justice ».

« A l’orée de ce nouveau millénaire, le monde est riche d’opportunités et d’expériences nouvelles, mais également gros de menaces et de pièges.

Chacun, où qu’il soit, peut sentir à tout moment battre le pouls de la planète. Un étudiant chinois peut accéder aux banques de données des universités européennes, confronter ses idées à celles de ses collègues américains. Les produits et les services sont mus par cette même logique d’échanges sans frontières.

Source de création et de richesse, ce nouveau bouillonnement entraîne une dynamique sans précédent. Mais il risque d’écarter sur son passage ceux qui en ont le plus besoin : les plus démunis et les plus fragiles. A nous de relever le grand défi du partage, dans un monde désormais régi par deux lois implacables : l’urgence et l’interdépendance.

L’urgence, face aux crises qui éclatent l’une après l’autre, sur toute la surface du globe, des Balkans à l’Afghanistan, de l’Irak à la Corée du Nord. L’urgence, face aux grandes pandémies qui déciment jour après jour des populations entières. L’urgence, enfin, face aux crises économiques qui jettent des pays, voire des continents entiers dans la pauvreté, mettant en péril la stabilité mondiale.

Toutes les régions du monde sont désormais ouvertes aux crises et aux désordres qui se propagent d’un pays à l’autre, d’un continent à l’autre. De Bali à New York, de la Tanzanie au Kenya ou à Mombasa, de Karachi au Yémen, le terrorisme frappe partout, et brandit l’étendard de la mort et de la haine. La prolifération des armes de destruction massive engage l’humanité dans la peur et multiplie les risques d’autodestruction de l’espèce humaine.

Ces dangers sont ramifiés et complexes. Ils concernent tout le monde. Qu’il s’agisse de l’économie, de l’environnement ou de la sécurité, aspects de plus en plus indissociables, notre monde porte l’exigence générale de la solidarité. Nul ne peut se prétendre indifférent à une tempête boursière qui affecte une région située aux antipodes, à un désastre écologique qui ignore les frontières ou à une crise militaire régionale qui menace les équilibres stratégiques.

Pour maîtriser ces risques, il faut rejeter trois grandes tentations qui saisissent aujourd’hui notre monde.

La première tentation est celle de la peur. Face aux grands défis qui nous attendent, nous devons prendre acte de notre communauté de destin et renforcer nos actions communes, en particulier pour lutter contre le terrorisme, qui doit être combattu avec détermination, par tous les moyens dont on dispose, militaires si nécessaire. C’est ce que nous avons fait en Afghanistan, comme nous le faisons sur notre propre sol. Pour autant, comment ne pas voir qu’une approche purement centrée sur la défense de nos intérêts de sécurité ne résoudrait pas le problème sur le long terme ? Lutter contre le terrorisme, c’est aussi lutter ensemble contre le fanatisme et contre tout ce dont il s’alimente : la grande pauvreté, le désespoir, l’humiliation, le rejet de l’autre.

Jamais la peur ne doit dicter les priorités et les principes de notre action. L’exigence de sécurité ne doit pas nous faire oublier l’objectif du développement, de la croissance, le souci d’une meilleure répartition des richesses et de l’ouverture sur l’extérieur.

La deuxième tentation est celle de la force. Aujourd’hui, vouloir régler tous les problèmes par la force seule n’est ni souhaitable ni possible. Nul ne peut, par la puissance de ses armées, assurer la stabilité d’un monde régi par des lois complexes et hanté par des menaces globales. L’usage de la force ne peut être le fruit d’un abandon des efforts de paix et de dialogue.

La troisième tentation est celle du scepticisme ou de l’indifférence. Nous devons être particulièrement vigilants à l’égard des sentiments d’injustice, qui constituent aujourd’hui une véritable menace pour le monde. La surdité face aux malheurs des peuples les plus défavorisés porte en germe tous les conflits et toutes les haines. C’est pourquoi il nous faut inventer maintenant une méthode de gestion des crises qui soit à la fois universelle, juste et équitable.

Face aux crises de prolifération, les Nations unies doivent renforcer et perfectionner l’outil des inspections afin qu’il permette de les régler pacifiquement. Nous ne pourrons recourir systématiquement à la force face aux multiples crises qui sont en gestation. L’action de la communauté internationale doit reposer sur une vision globale et le souci de l’intérêt général. Elle doit être cohérente. Toutes les crises doivent être traitées selon les mêmes principes, qu’elles éclatent au Moyen-Orient, en Afrique ou en Asie, sans méconnaître pour autant leurs spécificités.

Les trois piliers d’une diplomatie mondialisée : légitimité, partage, justice

Pour répondre à ces défis de la mondialisation, trois principes s’imposent : légitimité, partage, justice. La légitimité de l’action repose sur les valeurs de la démocratie et de l’Etat de droit. La nouvelle communauté mondiale y aspire. Elle revendique une légitimité qui ne soit pas celle de la puissance mais celle de l’action collective, avec des règles claires, des processus de décision à la fois efficaces et respectables, ainsi que des instruments de justice adéquats. La Cour pénale internationale, dont le statut est entré en vigueur le 1er juillet 2002, constitue un acquis majeur que nous devons désormais défendre et consolider.

Deuxième principe, le partage. Il est plus que jamais essentiel que chaque nation, chaque peuple, chaque culture apporte une contribution unique et essentielle à l’édification du monde de demain. Le monde, riche de ses différences, multiplie les possibilités d’échange. Alors que l’homogénéité gagne, nous devons défendre la pluralité des cultures et veiller à ce que chacun puisse exprimer pleinement sa singularité.

C’est dans le respect de l’autre que nous pourrons retrouver, par-delà ce qui sépare les peuples et les cultures, le foisonnement des affinités et des échanges possibles. A rebours des préjugés et des logiques de fracture, ne jugeons aucune religion à l’aune de ses fanatiques ou de ses pourvoyeurs ; ouvrons la voie du dialogue des cultures. Il y va de notre avenir à tous. Car tous les hommes partagent le même besoin de sens, de dignité et de liberté.

Cette exigence de partage est au coeur de l’ambition de l’Europe et de la France. Depuis près de cinquante ans, sur notre continent autrefois percé d’antagonismes, nous inventons avec détermination une communauté unie et forte, respectueuse des différences, consciente que sa diversité constitue son bien le plus précieux. A nous de réussir l’élargissement historique de l’Union européenne et d’approfondir l’architecture européenne. Avec l’ensemble de nos partenaires européens et des futurs membres de l’Union, le couple franco-allemand doit assumer toutes ses responsabilités et faire preuve d’initiatives, pour porter au sein de la Convention sur l’avenir de l’Europe des propositions de réforme novatrices et audacieuses.

Dernier principe enfin : la solidarité et la justice. Qui ne voit aujourd’hui que tous nos efforts de sécurité seront vains si nous ne nous attaquons résolument aux fléaux de la pauvreté, de la maladie, des atteintes à l’environnement ou des crises régionales ? Nous sommes comptables de ces drames qui font souffrir des populations entières et constituent autant de menaces pour la stabilité du monde. Fidèle à sa vocation qu’atteste l’engagement au service des plus démunis de tant de nos compatriotes, pionniers de l’humanitaire, la France va doubler en cinq ans son effort d’aide au développement et fixe un cap ambitieux pour l’avenir.

Pour faire reconnaître ces principes, notre action doit s’inscrire dans une volonté collective, efficace et persévérante. A nous d’inscrire nos engagements dans la durée. Le combat requiert détermination et ténacité, car les voies de l’ordre sont souvent longues et exigeantes. Aussi faut-il savoir tracer une perspective, envisager le long terme, creuser patiemment un sillon. Nous le voyons en Afghanistan, où, après l’action nécessaire pour éliminer les bases terroristes, il faut maintenant reconstruire, soutenir l’effort du peuple afghan, l’accompagner vers la démocratie et l’Etat de droit. Nous le constatons encore dans les Balkans, où la lutte résolue et persévérante pour l’Etat de droit et contre les organisations mafieuses demeure l’un des objectifs prioritaires pour assurer la stabilité de la région. Nous le voyons enfin en Côte-d’Ivoire, où le retour à la paix reste à instaurer de façon durable.

Une diplomatie économique forte

Ces défis de la mondialisation requièrent une diplomatie politique ambitieuse, mais aussi une diplomatie économique active. Sans l’espoir d’une plus grande équité sociale dans les populations déshéritées, nos efforts seront vains ou de courte durée. Ils se heurteront à l’incompréhension des peuples, à l’agrandissement des fractures entre les régions du monde.

La France entend mener une diplomatie économique volontaire et ambitieuse, à la hauteur des opportunités et des risques de la mondialisation.

Militons ensemble pour une approche économique globale contre les tentations de l’unilatéralisme. Le multilatéralisme incarne le règne du droit et instaure la confiance entre les Etats. La France soutient l’approche multilatérale des négociations commerciales incarnée par l’OMC. Elle défend un cycle global où les enjeux traditionnels des négociations commerciales – tarifs douaniers, agriculture, services – seraient complétés par des négociations sur un ensemble de thèmes de régulation : investissement, concurrence, environnement, normes sociales. Elle demeure plus que jamais soucieuse de faire évoluer les règles quand c’est nécessaire. C’est pourquoi elle propose aujourd’hui qu’un système préférentiel commercial soit appliqué à l’Afrique, dont on sait les difficultés économiques et qui a besoin d’être épaulée dans son intégration au système commercial multilatéral.

Dans le même esprit, la France plaide pour une libéralisation économique qui ne soit pas synonyme de laisser-faire. Elle n’est pas hostile au libéralisme, comme on se plaît parfois à le faire croire. Elle l’est au dogmatisme, aux fausses croyances ou aux préjugés érigés en vérités absolues. Le libre jeu du marché est source de richesses s’il est subordonné à des règles justes et transparentes ; sans elles, il peut être aveugle et dangereux.

Ainsi, la France n’a pas ménagé ses efforts, notamment depuis septembre 1998, pour tenter de mieux maîtriser les comportements spéculatifs sur les marchés de capitaux et pour éviter le creusement des inégalités entre les nations. Elle plaide chaque jour pour l’imposition de contraintes de transparence aux entités non régulées telles que les « établissements à fort levier financier » (« hedge funds »). Elle demande la mise en place de normes internationales de régulation prudentielle et de lutte contre le blanchiment. Le Groupe d’action financière internationale (Gafi) et le Forum de stabilité financière s’inscrivent dans cette perspective. Elle a souhaité que l’on soutienne les pays émergents dans leur choix du régime de change.

La France a également milité pour la création de mesures de régulation prudentielle ou fiscale des entrées de capitaux, telles que celles utilisées par le Chili dans les pays émergents en phase d’ouverture progressive aux échanges de biens et de capitaux. Ces mesures sont désormais acceptées par la communauté internationale et par le FMI. A nous de poursuivre sur une voie soucieuse d’assurer à chacun pleinement sa place dans le grand cercle des échanges.

Enfin, la France ne cesse de chercher des solutions au difficile problème du surendettement des Etats en développement. Elle est à l’origine de l’initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE), qui a été lancée au sommet de Lyon du G7, en 1996. Elle plaide pour qu’une attention particulière soit accordée aux pays PPTE qui ont été touchés par une forte dégradation de leurs termes de l’échange. Elle soutient les propositions du FMI en vue de créer un mécanisme stable de traitement de la dette des Etats émergents surendettés.

La présidence française du G8 et le Sommet d’Evian

Le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement d’Evian doit permettre d’aller résolument de l’avant. Il importe à cet égard que les intentions de la présidence française du G8 soient bien comprises. Le G8 n’est pas un directoire du monde. Il incite, stimule mais ne gouverne pas. Il ne se substitue pas aux organisations internationales ; il les renforce en favorisant l’entente entre des pays qui, du fait de leur avancée technologique ou commerciale, ont une responsabilité particulière à l’égard de la communauté internationale.

A Evian, le président de la République le souligne en introduction de ce numéro de « Label France », la France proposera à ses partenaires un sommet orienté autour de quatre principes fondateurs : responsabilité, solidarité, sécurité et démocratie. Ces grands axes sont indispensables à une mondialisation réussie et humanisée. Sans une économie de marché responsable, soucieuse de la personne humaine et de l’environnement, il ne peut y avoir de confiance dans la mondialisation. Sans solidarité, le fossé continuera de se creuser entre riches et pauvres, nourrissant rancoeurs et incompréhensions, et concourant à l’insécurité. Enfin, sans démocratie, le dialogue entre les nations, les peuples et les cultures ne peut pleinement s’approfondir. A l’heure où la mondialisation est parfois contestée ou incomprise, ces principes méritent d’être rappelés. Le Sommet d’Evian apportera beaucoup, j’en suis certain, à cet égard.

C’est par une démarche exigeante et respectueuse que notre pays entend peser sur les affaires du monde et contribuer à la construction de la stabilité et de la paix. La France a la vocation et l’ambition de jouer un grand rôle. Elle en a aussi les moyens. Son inventivité, sa compétitivité, son niveau de technologie et d’éducation, lui assurent des bases solides. Sa position au sein de l’Europe, son appartenance au G8, à l’Otan, au Conseil de sécurité de l’ONU, lui confèrent un pouvoir de mobilisation réel. Tout au long de notre histoire, notre nation s’est sentie investie d’une mission particulière sur le théâtre du monde, porteuse de valeurs qu’elle voulait partager avec les autres peuples. Aujourd’hui, notre détermination à oeuvrer au service de l’intérêt général constitue notre atout et notre chance. »

Source: Tribune de Dominique de Villepin,ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie, publiée dans le magazine Label France d’avril-juin 2003

10% des Français détiennent 63% de la richesse du pays !!

La dette publique sert aussi à financer plus ou moins discrètement le privé, avec comme exemple récent la carte vitale 2 qui profite beaucoup à Schlumberger, les campagnes de pub institutionnelles sur les chaînes amies (TF1) ou les Rafales hors de prix engraissant Dassault. Les compteurs électriques Linky inutiles servent aussi surtout à assurer les profits d'entreprises privées et la liste serait très longue...

Le déficit est surtout à visée politique et permet de faire passer n'importe quelle mesure rétrograde auprès de l'opinion grâce à un matraquage savamment orchestré. Par exemple en faisant en sorte que l'assurance vieillesse ou chômage soient en déficit (grâce à des exonérations de charges massives ne permettant plus de remplir les caisses, on peut justifier la chasse aux chômeurs (tous des parasites) ou le report de l'âge de la retraite. Ceci au bénéfice des plus riches qui eux n'ont ni problème de chômage, ni de retraite. Idem pour l'exonération honteuse des droits de succession, ceci permet aux enfants de riches d'être aussi riches que leurs parents sans avoir à rien faire (aucun mérite, contrairement à celui qui a réussi par son travail) et fait une rentrée de moins dans les caisses de l'Etat, bref encore des trous à combler, y compris par les plus pauvres...

Concernant les prélèvements obligatoires si élevés en France, il ne faut pas oublier qu'ils correspondent aussi à un service rendu: il serait très simple de les faire baisser énormément en rendant les études ou la santé hors de prix comme aux Etats-Unis, ou en supprimant les allocations familiales (les ménages riches touchent beaucoup plus que les pauvres concernant ces dernières d'ailleurs). C'est vrai que ça ferait marcher le privé et réduirait la dépense publique
mais l'intérêt de ces mesures me paraît discutable, même si l'illusion serait parfaite au niveau des comptes publics.

selon vous "la notion de "performance" reste toujours très étrangère au secteur public": nos infirmières, profs, policiers, militaires seront sûrement surpris de lire ceci tant ils passent leur temps à mouiller la chemise afin de faire du bon boulot dans des conditions difficiles. Mais bon, si pour vous la performance ne se mesure qu'au travers d'un bilan financier, je vous plains et ne vais pas refaire votre éducation qui a dû s'arrêter assez tôt dans votre cas.

La structure administrative du pays est vieillotte, vous avez raison là-dessus (ça fait au moins une chose de juste dans votre message), rien n'empêche de la moderniser, ni de supprimer les gâteaux que certains se partagent, même si dans ce cas le même problème se pose dans le privé que dans le public (et quand une boîte privée est mal gérée, c'est très souvent le contribuable qui met la main au portefeuille pour sauver les meubles, comme pour l'automobile par exemple).

Le temps de travail en France est équivalent à celui de la majorité des pays développés, il est simplement moins bien réparti: en France, les femmes travaillent beaucoup plus que leurs homologues du Royaume-Uni ou d'Allemagne par exemple, ce qui fait par exemple qu'un couple français travaille 2*35h par semaine alors qu'un Britannique travaille par exemple 70h (mais sa femme reste à la maison), et idem pour l'Allemagne où on travaille grosso modo autant qu'en France, il faut juste rapporter cela aux ménages sur l'ensemble de leur carrière professionnelle (plutôt que sur une durée légale hebdomadaire sans aucun sens). Pour aller au-delà de raisonnements simplistes tels que les vôtres, je vous conseille de fouiller un peu le sujet, des magazines comme Alternatives Economiques peuvent vous y aider!

Et au fait, concernant la dette, les empereurs romains se lamentaient déjà de celle de l'Etat il y a des millénaires, elle a toujours existé, ce n'est donc pas un problème en fait (l'Etat, contrairement aux humains, ne mourant pas, on a le temps de rembourser si on le souhaite).

Et pour finir une devinette:
Qui prête de l'argent? Ceux qui en ont, les riches
Qui emprunte de l'argent? Ceux qui en ont besoin, les pauvres
Bref la dette est un moyen fort intelligent qui permet aux plus riches de tondre encore un peu plus les pauvres!

Or, les 10% de Français les plus riches détiennent 63% de la richesse nationale, ça ne risque pas ainsi de diminuer...

Bref ne croyez pas forcément tout ce que vous lisez dans les journaux ou voyez sur TF1, car parfois les intérêts de ceux qui vous assènent des chiffres sont contraires aux vôtres, on cherche parfois à vous "bourrer le mou", et dans votre cas vous ne marchez pas, vous courez!

Bien cordialement.

lundi 30 mai 2011

Discours de Dominique de Villepin à l'ONU le 14 février 2003


Quatre ans déjà que Dominique de Villepin, alors Ministre des Affaires Etrangères, a prononcé devant le Conseil de Sécurité de l'ONU un discours qui a fait date. Relisez-le ! Il est, plus que jamais, d'actualité !

"Je remercie MM. Blix et El Baradeï pour les indications qu'ils viennent de nous fournir sur la poursuite des inspections en Irak. Je tiens à nouveau à leur exprimer la confiance et le plein soutien de la France dans leur mission.

Vous savez le prix que la France attache, depuis l'origine de la crise irakienne, à l'unité du Conseil de sécurité. Cette unité repose aujourd'hui sur deux éléments essentiels :


Nous poursuivons ensemble l'objectif d'un désarmement effectif de l'Irak. Nous avons en ce domaine une obligation de résultat. Ne mettons pas en doute notre engagement commun en ce sens. Nous assumons collectivement cette lourde responsabilité qui ne doit laisser place ni aux arrière-pensées, ni aux procès d'intention. Soyons clairs : aucun d'entre nous n'éprouve la moindre complaisance à l'égard de Saddam Hussein et du régime irakien.


En adoptant à l'unanimité la résolution 1441, nous avons collectivement marqué notre accord avec la démarche en deux temps proposée par la France : le choix du désarmement par la voie des inspections et, en cas d'échec de cette stratégie, l'examen par le Conseil de sécurité de toutes les options, y compris celle du recours à la force. C'est bien dans ce scénario d'échec des inspections, et dans ce cas seulement, que pourrait se justifier une seconde résolution.

La question qui se pose aujourd'hui est simple: considérons-nous en conscience que le désarmement par les missions d'inspections est désormais une voie sans issue ? Ou bien, estimons-nous que les possibilités en matière d'inspection offertes par la résolution 1441 n'ont pas encore été toutes explorées ?


En réponse à cette question, la France a deux convictions : la première, c'est que l'option des inspections n'a pas été conduite jusqu'à son terme et peut apporter une réponse efficace à l'impératif du désarmement de l'Irak ; la seconde, c'est qu'un usage de la force serait si lourd de conséquences pour les hommes, pour la région et pour la stabilité internationale qu'il ne saurait être envisagé qu'en dernière extrémité.

Or que venons-nous d'entendre, à travers le rapport de MM. Blix et El Baradeï ? Nous venons d'entendre que les inspections donnent des résultats. Bien sûr, chacun d'entre nous veut davantage et nous continuerons ensemble à faire pression sur Bagdad pour obtenir plus. Mais les inspections donnent des résultats. Lors de leurs précédentes interventions au Conseil de sécurité, le 27 janvier, le président exécutif de la CCVINU et le directeur général de l'AIEA avaient identifié précisément les domaines dans lesquels des progrès étaient attendus. Sur plusieurs de ces points, des avancées significatives ont été obtenues:


Dans les domaines chimiques et biologiques, les Irakiens ont remis de nouveaux documents aux inspecteurs. Ils ont aussi annoncé la création des commissions d'investigation, dirigées par les anciens responsables des programmes d'armements, conformément aux conclusions de M. Blix. Dans le domaine balistique, les informations fournies par l'Irak ont permis aux inspecteurs de progresser également. Nous détenons avec précision les capacités réelles du missile Al-Samoud. Maintenant, il convient de procéder au démantèlement des programmes non autorisés, conformémement aux conclusions de M. Blix. Dans le domaine nucléaire, des informations utiles ont été transmises à l'AIEA sur les points les plus importants évoqués par M. El Baradeï le 27 janvier : l'acquisition d'aimants susceptible de servir à l'enrichissement d'uranium et la liste des contacts entre l'Irak et le pays susceptible de lui avoir fourni de l'uranium.


Nous sommes là au coeur de la logique de la résolution 1441, qui doit assurer l'efficacité des inspections grâce à une identification précise des programmes prohibés, puis à leur élimination. Nous sommes tous conscients que le succès des inspections suppose que nous aboutissions à une coopération pleine et entière de l'Irak. La France n'a cessé de l'exiger. Des progrès réels commencent à apparaître : l'Irak a accepté le survol de son territoire par des appareils de reconnaissance aérienne ; il a permis que des scientifiques irakiens soient interrogés sans témoins par les inspecteurs ; un projet de loi prohibant toutes les activités liées aux programmes d'armes de destruction massive est en cours d'adoption, conformément à une demande ancienne des inspecteurs ; l'Irak doit fournir une liste détaillée des experts ayant assisté en 1991 aux destructions des programmes militaires.


La France attend bien entendu que ces engagements soient durablement vérifiés. Au-delà, nous devons maintenir une forte pression sur l'Irak pour qu'il aille plus loin dans la voie de la coopération. Ces progrès nous confortent dans la conviction que la voie des inspections peut être efficace. Mais nous ne devons pas nous dissimuler l'ampleur du travail restant à accomplir : des questions doivent être élucidées, des vérifications doivent être conduites, des installations ou des matériels doivent sans doute encore être détruits. Pour ce faire, nous devons donner aux inspections toutes les chances de réussir.


J'ai fait des propositions le 5 février devant le Conseil. Depuis lors, nous les avons précisées dans un document de travail adressé à MM. Blix et El Baradeï et communiquées aux membres du Conseil. Quel est leur esprit ? Il s'agit de propositions pratiques et concrètes, qui peuvent être mises en oeuvre rapidement et qui sont destinées à renforcer l'efficacité des opérations d'inspection. Elles s'inscrivent dans le cadre de la résolution 1441 et ne nécessitent par conséquent aucune nouvelle résolution du Conseil.

Elles doivent venir à l'appui des efforts menés par MM. Blix et El Baradeï, qui sont naturellement les mieux à même de nous dire celles d'entre elles qu'ils souhaitent retenir pour assurer la meilleure efficacité de leurs travaux. Dans leur rapport, ils nous ont fait des commentaires utiles et opérationnels. La France a déjà annoncé qu'elle tenait des moyens supplémentaires à la disposition de MM. Blix et El Baradeï, à commencer par ses appareils de surveillance aérienne Mirage IV. Alors oui, j'entends bien les critiques : il y a ceux qui pensent que, dans leur principe, les inspections ne peuvent avoir aucune efficacité. Mais je rappelle que c'est le fondement même de la résolution 1441 et que les inspections donnent des résultats. On peut les juger insuffisants mais ils sont là.


Il y a ceux qui croient que la poursuite du processus d'inspection serait une sorte de "manoeuvre de retardement" visant à empêcher une intervention militaire. Cela pose naturellement la question du temps imparti à l'Irak. Nous sommes là au centre des débats. Il y va de notre esprit de responsabilité.

Ayons le courage de mettre les choses à plat. Il y a deux options : l'option de la guerre peut apparaître a priori la plus rapide. Mais n'oublions pas qu'après avoir gagné la guerre, il faut construire la paix. Et ne nous voilons pas la face : cela sera long et difficile, car il faudra préserver l'unité de l'Irak, rétablir de manière durable la stabilité dans un pays et une région durement affectés par l'intrusion de la force.

Face à de telles perspectives, il y a une autre option offerte par les inspections, qui permet d'avancer de jour en jour dans la voie d'un désarmement efficace et pacifique de l'Irak. Au bout du compte, ce choix-là n'est-il pas le plus sûr et le plus rapide ?

Personne ne peut donc affirmer aujourd'hui que le chemin de la guerre sera plus court que celui des inspections. Personne ne peut affirmer non plus qu'il pourrait déboucher sur un monde plus sûr, plus juste et plus stable. Car la guerre est toujours la sanction d'un échec. Serait-ce notre seul recours face aux nombreux défis actuels ? Donnons pas conséquent aux inspecteurs des Nations unies le temps nécessaire à la réussite de leur mission. Mais soyons ensemble vigilants et demandons à MM. Blix et El Baradeï de faire régulièrement rapport au Conseil. La France, pour sa part, propose un nouveau rendez-vous le 14 mars au niveau ministériel, pour évaluer la situation. Nous pourrons alors juger des progrès effectués et de ceux restant à accomplir.

Dans ce contexte, l'usage de la force ne se justifie pas aujourd'hui. Il y a une alternative à la guerre : désarmer l'Irak par les inspections. De plus, un recours prématuré à l'option militaire serait lourd de conséquences.


L'autorité de notre action repose aujourd'hui sur l'unité de la communauté internationale. Une intervention militaire prématurée remettrait en cause cette unité, ce qui lui enlèverait sa légitimité et, dans la durée, son efficacité. Elle pourrait avoir des conséquences incalculables pour la stabilité de cette région meurtrie et fragile. Elle renforcerait le sentiment d'injustice, aggraverait les tensions et risquerait d'ouvrir la voie à d'autres conflits.

Nous partageons tous une même priorité, celle de combattre sans merci le terrorisme. Ce combat exige une détermination totale. C'est depuis la tragédie du 11 septembre, l'une de nos responsabilités premières devant nos peuples. Et la France, qui a été durement touchée à plusieurs reprises par ce terrible fléau, est entièrement mobilisée dans cette lutte qui nous concerne tous et que nous devons mener ensemble. C'est le sens de la réunion du Conseil de sécurité qui s'est tenue le 20 janvier, à l'initiative de la France.


Il y a dix jours, le secrétaire d'Etat américain, M. Powell, a évoqué des liens supposés entre Al Quaïda et le régime de Bagdad. En l'état actuel de nos informations et recherches menées en liaison avec nos alliés, rien ne nous permet d'établir de tels liens. En revanche, nous devons prendre la mesure de l'impact qu'aurait sur ce plan une action militaire contestée actuellement. Une telle intervention ne risquerait-elle pas d'aggraver les fractures entre les sociétés, entre les cultures, entre les peuples, fractures dont se nourrit le terrorisme ?


La France l'a toujours dit : nous n'excluons pas la possibilité qu'un jour il faille recourir à la force, si les rapports des inspecteurs concluaient à l'impossibilité pour les inspections de se poursuivre. Le Conseil devrait alors se prononcer et ses membres auraient à prendre toutes leurs responsabilités. Et, dans une telle hypothèse, je veux rappeler ici les questions que j'avais soulignées lors de notre dernier débat le 4 février et auxquelles nous devrons bien répondre : en quoi la nature et l'ampleur de la menace justifient-elles le recours immédiat à la force ? Comment faire en sorte que les risques considérables d'une telle intervention puissent être réellement maîtrisés ? En tout état de cause, dans une telle éventualité, c'est bien l'unité de la communauté internationale qui serait la garantie de son efficacité. De même, ce sont bien les Nations unies qui resteront demain, quoi qu'il arrive, au coeur de la paix à construire.

Monsieur le président, à ceux qui se demandent avec angoisse quand et comment nous allons céder à la guerre, je voudrais dire que rien, à aucun moment, au sein de ce Conseil de sécurité, ne sera le fait de la précipitation, de l'incompréhension, de la suspicion ou de la peur. Dans ce temple des Nations unies, nous sommes les gardiens d'un idéal, nous sommes les gardiens d'une conscience. La lourde responsabilité et l'immense honneur qui sont les nôtres doivent nous conduire à donner la priorité au désarmement dans la paix.

Et c'est un vieux pays, la France, un vieux continent comme le mien, l'Europe, qui vous le dit aujourd'hui, qui a connu les guerres, l'Occupation, la barbarie. Un pays qui n'oublie pas et qui sait tout ce qu'il doit aux combattants de la liberté venus d'Amérique et d'ailleurs. Et qui pourtant n'a cessé de se tenir debout face à l'Histoire et devant les hommes. Fidèles à ses valeurs, il veut agir résolument avec tous les membres de la communauté internationale. Il croit en notre capacité à construire ensemble un monde meilleur."

L'alternative politique suppose-t-elle un affrontement avec le système déjà mis en place ?

Notre système politique est de plus en plus contesté. Nos dirigeants n'arrivent effectivement pas à résoudre les problèmes de notre société. Leurs compétences à diriger un pays sont remises en question. L'insatisfaction populaire est par ailleurs grandissante. L'idée d'une possible alternative politique se pose alors. Comment le passage d'une société à une autre peut-il s'effectuer sans l'aide des dirigeants qui manifestent quelques résistances? Pour les citoyens, il s'agit de savoir comment se faire entendre.

La politique ne possède plus de réel pouvoir. L'influence de l'économie sur l'organisation de la société est énorme. Et nous assistons à de plus en plus de dérives du pouvoir. Des affaires financièrement douteuses au sein des partis suscitent de nombreuses controverses.

Un homme politique se doit de montrer l'exemple en restant intègre et responsable. Or, nos responsables, impuissants devant les détendeurs du pouvoir économique, parfois même sensibles à la quête du pouvoir, se laissent souvent corrompre. Un élu est le représentant de l'intérêt général. Qu'il soit président, maire, député ou ministre, il se doit de rassembler les aspirations individuelles en une aspiration commune. Mais l'on constate que l'intérêt personnel supplante quelques fois l'intérêt général. Il n'est donc pas surprenant que la confiance envers les politiciens se dégrade.

De plus, nous constatons que le milieu politique se sclérose peu à peu. Le renouvellement de la classe politique se fait attendre. Son fonctionnement nous fait plutôt penser à celui d'une caste. Certains citoyens insistent donc sur le fait que les politiciens s'accrochent au pouvoir en maintenant d'élection en élection, par divers procédés, leurs mandats.

Et si le paysage politique est resté depuis longtemps inchangé, c'est qu'il existe des processus d'auto-blocage, des "verrous antidémocratiques". Les idées nouvelles ne parviennent pas jusqu'à la sphère politique. La hiérarchie des partis ne permet plus au citoyen de base d'exprimer son opinion sans qu'elle soit noyée puis oubliée. En outre, Les aspirations de chacun ne sont plus prises en compte. Le peuple n'exerce plus sa souveraineté. La démocratie n'est donc pas respectée.

Comment alors passer d'un système politique à un autre? Une révolution sanglante est à écarter. Le retour à la démocratie doit s'effectuer sans avoir recours à la violence. Comment faire entendre notre réelle volonté de faire évoluer la société ?

Le vote est l'acte politique du citoyen. Malheureusement, le système électoral semble enrayé. Tout d'abord parce que les projets de société qui nous sont proposés sont restreints voire inexistants; le vote est alors, lorsqu'il n'est pas considéré comme inutile, un choix sans conviction. Ensuite parce que les partis, scandant leurs programmes et restant sur leurs étroites positions, s'inventent des batailles que l'on pourrait juger infantiles. Enfin parce que les problèmes de fond sont éludés et que les citoyens s'intéressent de moins en moins à la politique. Intéresser de nouveau chaque personne à la politique doit donc être la première étape de notre alternative. Les problèmes de société nous concernent tous. Il faut donc en débattre pour recouvrer notre citoyenneté.

Ainsi, une alternative politique embarrasserait certainement quelques politiciens influents familiarisés avec le pouvoir, faisant de la politique leur métier. La véritable alternative doit débuter avec le développement de la conscience citoyenne. La politique appartient à l'ensemble de la société. Elle ne saurait être réservée à une élite qui profiterait malhonnêtement d'une population désinformée.

En Bref, la réflexion citoyenne s'exprime :

La confiance envers nos politiques se dégrade. En effet, corruption et appétit de pouvoir les discréditent. Les citoyens veulent que l'on prenne en compte leurs aspirations et cherchent à convaincre les dirigeants de changer de politique.

Convaincus que leurs efforts sont vains et à peine remarqués, ils décident donc de se regrouper pour réfléchir sur la société et montrer que la politique est du ressort de tous. Intéresser les individus à la politique et développer la conscience citoyenne est donc le point de départ d'une possible alternative politique.

Citation :
"Si les politiques étaient moins aveuglés par leur ambition, ils verraient combien il est impossible qu'aucun établissement, quel qu'il soit, puisse marcher selon l'esprit de son institution, s'il n'est dirigé selon la loi du devoir; ils sentiraient que le plus grand ressort de l'autorité publique est dans le cœur des citoyens, et que rien ne peut suppléer aux mœurs pour le maintien du gouvernement." Jean-Jacques Rousseau

dimanche 15 mai 2011

Les promesses non tenues de Nicolas Sarkozy ( 2007 - 2011 )

Nicolas Sarkozy ose tout. C'est même à cela qu'on le reconnaît. Jamais président, toujours candidat, le voici qu'il souffle sa quatrième bougie à l’Elysée. Il fait déjà campagne pour sa réélection. Dans les colonnes de l'Express, il confie le contraire : « je n'ai pas le droit de me livrer à des calculs si loin d'une échéance qui n'est pas encore dans la tête des Français.»

L'homme est sans gêne, mais cela ne le gêne plus.

Voici donc notre troisième mise à jour de l’abécédaire de ses promesses non tenues, réalisé une première fois en décembre 2008, une seconde fois en mai 2010. A l'Elysée, on se concentre déjà sur la réélection du candidat. Les thèmes se rodent. La protection des Français remplace la rupture.

Le Monarque use et abuse des moyens présidentiels pour sa propre cause. En mai 2010, il avait déjà fait publié au premier feuillet d'auto-justification publié par les communicants de l'Elysée sur les trois années d'action écoulées.

Les citations suivantes sont de Nicolas Sarkozy. Elles émanent de son propre abécédaire des promesses à tenir (que vous pouvez retrouver, puisque l'UMP l'a discrètement retiré du Web, sur le site Intox2007).

Afrique
« Je favoriserai le développement des pays pauvres, en cessant d'aider les gouvernements corrompus, en mettant en place une Union méditerranéenne avec les pays du Sud, en donnant la priorité à l'Afrique. Je m'intéresse à l'Afrique et je la respecte. » Le 26 juillet 2007, Nicolas Sarkozy a prononcé l'un des discours les plus humiliants du pays à l'égard de l'Afrique. Son « homme africain » n'était « pas assez entré dans l'histoire.» Son conseiller spécial, non élu mais très bavard, Henri Guaino, en était l'auteur. Sarkozy, pendant et après sa campagne, a aussi consolidé la Françafrique, ces réseaux occultes, hors diplomatie, qui mélanges gros intérêts privés et petites corruptions individuelles.

Son Union pour la Méditerranée lui a permis d'embrasser Bachar el-Assad, le boucher syrien qui, trois ans plus tard, tua plus de 400 manifestants contestataires.

Agriculture
« Je soutiendrai l’agriculture et l’industrie agroalimentaire » En 4 ans, Sarkozy a beaucoup parlé de l'agriculture. Il a tout promis mais n'a pas fait grand chose. Depuis sa déculottée aux élections régionales en 2010, il a multiplié les déplacements en terre agricole. Et nos paysans des temps modernes ont tout entendu : identité nationale (discours répété deux mot pour mot à 6 mois d'intervalles en 2009), désert médical, prêts bonifiés pour les nécessiteux (50 millions d'euros, quel effort), défense du bois, revalorisation des tarifs de rachat d'électricité, etc. L’agriculture avait subi la crise de plein fouet, plus tôt que les autres, à cause de la flambée des prix de l'énergie. En 2008, il promettait de réformer la PAC... par anticipation.

En 2009, son ministre, le débauché Le Maire voulait que les producteurs de fruits et légumes remboursent des aides européennes.

En 2010, le Monarque promet la garantie des prix producteurs. Finalement, il n'impose qu'un engagement glissant de modération de marges mais pas de prix plancher. La grande distribution est ravie. En désespoir de cause, et de preuve, il recycle la suppression de la taxe professionnelle comme unique argument électoral. De Salon en Salon, il se glisse dans la peau d'un Chirac immobile qui flatte les croupes et les égos.

Allocations Familiales
« J’aiderai les familles à chacune des étapes de leur existence. En particulier, j’allouerai des allocations familiales dès le premier enfant. » Dès avril 2008, les familles en furent pour leurs frais, en apprenant que les bonifications accordées pour les adolescents ne seraient plus versées dès les 11 ans, mais après 14 ans.

Allocations chômage
« Comme souvent en France, en matière de chômage ou en matière de minima sociaux, on indemnise chichement, mais longtemps. Alors qu'il faudrait indemniser fortement, mais brièvement pour que chacun soit incité à reprendre rapidement un emploi. Je propose que l'allocation chômage ne puisse pas être inférieure au salaire minimum, mais que nul ne puisse refuser plus de trois offres d'emploi correspondant à ses compétences. »

Les allocations chômage n'ont pas été réévaluées comme promis. Pire, un demandeur d'emploi sur deux n'est pas indemnisé par pôle emploi. En octobre 2008, au plus fort de la crise, le dispositif de l'offre raisonnable d'emploi a été adopté : trois offres refusées déclenchent une suspension des allocations chômage pendant 2 mois.

Autorité
« Je ne crois pas à la République sans un minimum d'ordre, l'ordre républicain, je ne crois pas qu'on peut tout faire, je crois à la justice, mais je crois aussi à la fermeté. » Depuis qu'il est élu, les violences aux personnes, et même les incivilités aux représentants de l'ordre n'ont cessé d'augmenter.

Banlieues
« Si je suis élu je mettrai en œuvre un grand plan Marshall de la formation pour tous les jeunes de nos quartiers, pour qu’aucun ne soit laissé de côté, pour que chacun puisse tenter sa chance, pour que chacun ait un emploi.» Le plan Marshall n'a pas eu lieu. Nommé en mai 2007, virée en novembre 2010, Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la Ville, a tout tenté, tout avalé. Elle y a sans doute cru.

Et comme son chef, elle a pris ses mots pour des actes : site web participatif (en juin 2007), «plan anti-glandouille » (août 2007), plan « Banlieues Espoirs » en février 2008 soi-disant doté d'un milliard d'euros. Au final, elle s'abrita derrière le plan ANRU (34 milliards d’euros) pour la rénovation urbaine mis en place … en 2004. En décembre dernier, son remplaçant, l'ancien communiste devenu centriste Maurice Leroy prévient : « Je ne suis pas Merlin l'Enchanteur, je n'ai pas de baguette magique. »

Bouclier Fiscal
« Pour redonner confiance aux investisseurs, (…) il faut d’abord réconcilier la France avec la réussite. Or, au-delà de notre culture collective, nous savons que l’une des difficultés concrètes est fiscale. C’est pour cela que j’ai toujours défendu l’idée d’un bouclier fiscal qui limite à un pourcentage donné les prélèvements qui peuvent s’accumuler, une année donnée, sur le revenu d’un même contribuable.

Je crois à un bouclier fiscal à 50 % intégrant la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Autrement dit, nul ne paiera au fisc plus que la moitié de ce qu’il a gagné.»

Mesure phare du paquet fiscal, l’abaissement du bouclier fiscal de 60% à 50% des revenus, ajouté à l’intégration de la CSG et de la CRDS dans son assiette, n’a pas produit les effets escomptés : les exilés fiscaux ne sont pas revenus en masse en France. Les investissements étrangers en France n’ont pas varié. Au printemps 2010, le bouclier fiscal devient un boulet électoral, le symbole de cette présidence des riches.

A l'été 2010, Sarkozy accepte de s'en séparer. Il feint l'harmonisation fiscale avec l'Allemagne et promet une grande réforme de la fiscalité.... du patrimoine. Un argument crétin. En mars 2011, François Baroin présente le projet. Les Très Riches auront un dernier cadeau : le bouclier ne sera supprimé qu'en 2012 (1000 contribuables se partageront 370 millions d'euros), mais l'ISF sera assoupli dès 2011, pour 1,3 milliard d'euros.

Capitalisme

« Je n’accepte pas, et des milliers d’entrepreneurs avec moi, que le travail salarié et l’esprit d’entreprise soient bafoués par les rémunérations et les privilèges excessifs que s’octroie une toute petite minorité de patrons. Je n’accepte pas qu’au niveau mondial, pour des raisons de pur profit, on joue avec les salariés et avec les usines comme on déplace des pions sur un jeu de société. » Contre les délocalisations, Sarkozy s’est réfugié derrière des incantations. Sur la régulation du capitalisme mondial, ses discours aux accents gauchistes ont fait rire à l’étranger.

Et chaque année depuis 2007, le Monarque promet qu’il édictera une loi sur le partage de la valeur ajoutée. On attend toujours. En mars 2011, alors en campagne, il lance cette idée de prime de 1000 euros, l'une des idées les plus stupides du moment : elle sera réservée aux entreprises qui augmentent leurs dividendes ; le montant devra être négocié par entreprise, et l'Etat exonère de cotisations sociales.

Carte scolaire
« Je remplacerai la carte scolaire par une obligation de mixité sociale, géographique et scolaire des effectifs, qui pèsera sur les établissements. » Sarkozy a simplement supprimé la carte scolaire, mais de la façon la plus inefficace et hypocrite qui soit : les parents seront servis parmi les 10 établissements qu'ils auront choisi... Rien que ça. Le résultat est terrible. Les établissements les plus défavorisées sont gravement déstabilisés. Et se plaignent, en vain. L'obligation de mixité sociale n'a jamais été proposée, votée, ni appliquée.

Chômage
« Depuis vingt-cinq ans, on vous dit que le plein emploi est impossible et que le chômage est une fatalité. Rien n’est plus faux. »
La défiscalisation des heures supplémentaires, mise en œuvre en octobre 2007, a accéléré la destruction de l’emploi intérimaire. En avril, le gouvernement ajoutait la diminution des indemnités chômage pour les sans-emploi qui refuseraient plus de « deux offres raisonnables », effectif depuis octobre 2008. La crise achève de détruire les espoirs d’une reprise de l’emploi.

Le chômage n’a jamais baissé en Sarkofrance. On compte près de 5 millions de chômeurs. Quelques 500 000 personnes sont toujours « sorties » des statistiques chaque mois, alors que les offres collectées dépassent à peine les 200 000. Pire, le nombre de fins de droits s’est accru et Sarkozy a ignoré le problème pendant 6 mois. En avril 2010, il lâche une aumône (460 euros par mois), un « filet de sécurité exceptionnel » à celles et ceux qui accepteront une formation ou un contrat aidé. En 2011, la part du travail à temps partiel augmente, tout comme le chômage longue durée et des seniors. Dès janvier, les crédits de la politique de l'emploi ont été sabrés. Le nombre de contrats aidés chute, par décision du Monarque.

Croissance
« Ma stratégie économique, c’est de libérer les forces de travail en France pour créer ce point de croissance qui nous permettra de résoudre les questions de déficit.»

De 2007 à 2009, le gouvernement Sarkozy a systématiquement menti, en surévaluant systématiquement ses prévisions de croissance. L’éclatement de la bulle spéculative des subprimes et l’inflation du cours des matières premières a plongé le monde et la France dans la récession puis la croissance molle. La France résiste grâce à un modèle social que Sarkozy voulait détruire. En 2010, Sarkozy joue enfin la prudence, pour un an, en promettant 0,75% contre finalement 1,5% obtenu. Mais pour 2011-2013, il faut déchanter. Les conjoncturistes prévoient 1,7% à 2%. La Sarkofrance s'accroche à 2-2,5%. Personne n'y croit.

Déficits publics
« La maîtrise de nos finances publiques est un impératif moral autant que financier. Les jeunes générations ne peuvent accepter que les générations actuelles vivent à leur crédit .»
Avant même le déclenchement de la crise mondiale au second semestre, les déficits publics s'envolent et la promesse d'équilibre budgétaire en 2012 devient obsolète. Le paquet fiscal de l’été 2007, prévu à 15 milliards d’euros, en coûte toute de même la moitié, et pour aucun résultat. En mars 2008, Fillon suspend la promesse de réduire de 68 milliards d'euros pendant la mandature les prélèvements obligatoires. Hors effet de la crise, Nicolas Sarkozy a gâché quelques 23 milliards d'euros de recettes fiscales depuis 2007, dénonce la Cour des Comptes. Le déficit public est passé de 3,4 % du PIB en 2008 à environ 8 % en 2009 puis 7% en 2010. A bout de souffle (budgétaire), Sarkozy a quand même lancé un « Grand Emprunt » de 23 milliards d’euros fin 2009, pour des « grandes » priorités.

Pour 2011, la non-reconduction du grand emprunt et du plan de relance devrait permettre de descendre à 5,7%. Pour 2012, ce sera « difficile », prédit Baroin. Et depuis 2007, la dette publique a allègrement franchi la barre symbolique des 1 500 milliards d’euros.

Dette
« Je m'engage à ramener la dette en dessous des 60% du PIB d'ici 2012.» En 2011, la dette publique s'élève à 81% du PIB. On la prévoit à 84% l'an prochain. Sarkozy a tout promis, même n'importe quoi.

Droits de l'Homme
« Je veux être le Président d’une France qui se sente solidaire de tous les proscrits, de tous les enfants qui souffrent, de toutes les femmes martyrisées, de tous ceux qui sont menacés de mort par les dictatures et par les fanatismes.»
Dès juin 2007, Sarkozy est allé saluer, conforter la quasi-totalité des dictatures du monde, au nom des intérêts bien compris de Sarkofrance. Qui n'a pas sa centrale nucléaire ou ses avions Dassault ? Les courbettes de l'automne 2010 devant le président chinois frappent les esprits, Sarkozy a même fait placer des figurants chinois dans les rues de Paris et de Nice. En août 2008, il était déjà l'un des rares dirigeants occidentaux à se rendre à l'inauguration des J.O. de Pékin.

En décembre 2007, Sarkozy accueille le colonel Kadhafi en grandes pompes à Paris. On espérait plus de retenue. Plus généralement, le soutien ostensible aux pires dictatures du moment (Libye, Tunisie, Syrie), le silence prudent face aux exactions israëliennes à Gaza début 2009 ont brouillé l'image de la France. La diplomatie française est désormais raillée pour sa partialité, tantôt donneuse de leçon, tantôt complice silencieuse de ses dictatures-partenaires commerciaux. En août 2010, la France est même fustigée par l'ONU, la Commission européenne, le Conseil européen et même la Cour européenne des droits de l'homme à cause de sa chasse aux Roms. En décembre puis janvier, Sarkozy ignore le printemps arabe, et préfère soutenir jusqu'au bout les autocrates Ben Ali et moubarak. Depuis le 19 mars dernier, il tente de se refaire une virginité politique sur le dos (bombardé) de Kadhafi en Libye.

Education
« Dans les quartiers où s'accumulent tous les problèmes de l'exclusion et du chômage, je propose de créer des classes de quinze élèves dans les collèges et les lycées.» Ou encore : « Il faut d'abord que nos enseignants exercent leur métier dans de bonnes conditions. Ils sont la clé de la réussite de tous les élèves.» Depuis 2007, Nicolas Sarkozy réduit d'environ 15.000 postes dans l'enseignement chaque année. En septembre prochain, quelque 1.500 classes supplémentaires seront supprimées. Les programmes scolaires (primaires puis secondaires) ont été allégés pour mieux absorber les réductions d'effectifs. En janvier 2010, des meurtres d'élèves en plein établissement rappellent qu'on manque d'encadrement et provoquent grèves et protestations de parents et de professeurs.

Environnement
« Le développement durable doit devenir une dimension essentielle de toute l’action publique. Ce n’est pas un choix, c’est une urgence, une nécessité.» En janvier 2007, Nicolas Sarkozy signe le pacte écologique de Nicolas Hulot; en mai, il créé un super-ministère du développement durable (mais sans l’agriculture ni l’énergie); en octobre 2007, il organise un Grenelle de l’environnement où il met sur un même pied d'égalité pollueurs et écolos. Les ONG déchantent. Dès décembre, José Bové fait la grève de la faim pour obtenir un moratoire contre la culture d'un maïs transgénique. Sarkozy vend du nucléaire partout, même aux pires dictatures. Le malus-bonus écolo pour l'acquisition de voitures début 2008 fait patienter jusqu’à la « première loi Grenelle », un catalogue de bonnes intentions dont le financement fut reporté à l'examen d'une seconde loi votée en octobre 2009 par le Sénat.

La loi de finances 2010 est légèrement teintée de vert pour faire bonne figure, mais le plan de relance de 2009 a dédié davantage de moyens financiers aux infrastructures polluantes (autoroutes, etc) qu’au développement durable. En décembre 2008, Sarkozy obtient in extremis un compromis minable sur l'engagement européen à l'horizon 2020 (à peine 4% de réduction des émissions carbone sur son territoire). Le sommet de Copenhague en décembre 2009 est un échec, et la taxe carbone franco-française, forfaitaire et injuste, est retoquée en décembre par le Conseil Constitutionnel avant d’être abandonnée en mars. « L’environnement, ça commence à bien faire » explique Sarkozy aux agriculteurs en mars. En mars 2011, l'accident de Fukushima au Japon, provoqué par un tremblement de terre suivi d'un tsunami qui fit près de 30.000 morts, ne déclenche aucune prise de conscience : Sarkozy défend l'exception nucléaire française et refuse tout débat sur ses risques.

Europe

« L’Europe doit nous permettre de faire à plusieurs ce que seuls nous faisons moins bien: notamment la politique migratoire et le développement, la politique industrielle et la recherche, le développement durable.»

L’histoire bégaye. Le traité simplifié de Lisbonne, ratifié en janvier, retoqué par un référendum irlandais en juillet, fut charcuté en décembre suivant. La présidence française de l’union européenne n’a pas servi la cause européenne. Sarkozy a joué les Etats (et surtout la France), contre l’Europe ; et troublé le couple franco-allemand avant de tenter de le conforter. En décembre 2009, il vote, avec Merkel, pour un Président sans charisme ni autorité. L’Europe reste un nain politique, qui a révélé son impuissance à chaque occasion : crise financière de l’automne 2008, récession économique ensuite, sommet de Copenhague en décembre 2009, défaillance de la Grèce en avril 2010 puis de l'Irlande (en octobre). Depuis le printemps 2010, la politique européenne de Sarkozy se résume à suivre l'Allemagne. La France est sous surveillance des marchés et des agences de notation.

Finances
Pendant la campagne de 2007, Sarkozy eut quelques phrases contre les patrons-voyous qui délocalisent leurs usines dans la nuit. Mais depuis, le Monarque s'est trouvé d'autres boucs-émissaires, plus détestables encore, banquiers irresponsables et traders sans morale sont accusés d'avoir précipité le capitalisme au bord du gouffre. Sarkozy a grondé, crié, promis. Suppression des paradis fiscaux ? Ils sont toujours là, ils ont simplement changé de nom. Restriction des bonus de traders ? La « super-taxe » a été adoptée très tardivement ( décembre 2009), sous la contrainte de l’exemple britannique. Limitée à l'année 2010, elle ne rapportera que 360 millions d'euros. Régulation de la finance ? Sarkozy a repris à son compte quelques mesures britanniques bien timides exigeant l’étalement des versements de bonus aux traders.

Fiscalité
Début 2009, sous la contrainte de manifestations monstres, Sarkozy lâche 2,6 milliards d’euros d’allègements et aides sociales, dont la suppression du deuxième tiers de l’impôt sur le revenu. Les déficits publics sont tels qu’on imagine mal comment éviter, évidemment après 2012, une vaste cure d’austérité.

Le paquet fiscal de l’été 2007 a permis de défiscaliser certains investissements dans les PME innovantes. C’est bien la seule mesure « économique ». Pour le reste, la France compte toujours 500 niches fiscales, pour un coût annuel de 74 milliards d'euros. Début 2010, la Cour des Comptes accuse Sarkozy d’avoir plombé de 6 milliards d'euros d'exonérations fiscales supplémentaires le budget de l'Etat en 2009, soit 0,3 points de PIB.

Dernier cadeau en date, la baisse de la TVA sur la restauration. Sarkozy protège les riches et niches (qu’il plafonne en pourcentage des revenus imposables, ce qui signifie qu'un gros revenu aura droit à une grosse niche...) et exonère un peu plus les droits de succession. En 2010, réforme des retraites oblige, il redresse quelques taux marginaux sur les hauts revenus et le capital, qui ne représentent que 15% de l'effort. En 2011, Sarkozy accepte, enfin, de supprimer le bouclier fiscal. Mais il compense d'un joli cadeau, un allègement de l'ISF pour un milliard d'euros.

Président des Riches il est, président des Riches, il restera.

Golden Parachutes
« Si je suis élu président de la République, je ferai voter dès l'été 2007 une loi qui interdira la pratique détestable des golden parachutes. » Cette mesure ne fut jamais votée, ni même proposée. Pire, Sarkozy a inventé le golden parachute pour ministre qui peut désormais automatiquement récupérer son mandat de député à sa sortie du gouvernement.

Gouvernement resserré

« Si je suis élu, mon gouvernement sera limité à 15 ministres pour être plus efficace. »
A chaque remaniement, le gouvernement a grossi de nouveaux secrétaires d’Etat jusqu'à compter 40 membres, sans compter le nombre record de collaborateurs les cabinets ministériels (+400 personnes dès 2007). En novembre 2010, Sarkozy réduit son équipe à 30 membres, et allège la taille des cabinets. Autant de hauts fonctionnaires qui repartent dans leur corps d'origine ou, pour certains plus chanceux, pantoufler dans de grandes entreprises privées.

Identité nationale
« J’aime cette France de toutes les couleurs et de toutes les religions où s’entremêlent tant d’histoires, de souvenirs et de cultures. J’aime cette France de la diversité, des différences et des mélanges.»

Grand ministère régalien créé en mai 2007 avec Brice Hortefeux, l’identité nationale est devenue un funeste débat, lancé le 2 novembre 2009. Dérapages verbaux, mise en scène préfectorale ridicule, propositions inutiles, et surtout, succès électoral du Front National. Eric Besson est prié de se taire. 


En 2008, Brice Hortefeux avait fait adopter un pacte européen interdisant les régularisations massives. Début 2009, son successeur Besson flanche avec la polémique sur le délit de solidarité réactivé par le film Welcome de Philippe Lioret. L'immigration, thème majeur de Sarkozy en campagne, reste une diversion qui n’intéresse plus grand monde. Sous couvert de quelques nominations symboliques au gouvernement (Rachida Dati, Rama Yade et Fadela Amara), depuis évacuées, Sarkozy s'est permis ce que jamais la France n'a connu depuis la France de Vichy: création d'un ministère de l'Identité nationale, regroupement familial durci jusqu'aux tests ADN, tests de Français, quotas ethniques par métier, rafles et traques jusque dans les écoles, industrialisation de la rétention, affaiblissement de la Cimade dans la gestion des CRA, tribunaux pour étrangers, rafles ciblées de Roms et gitans.

En juin 2009, Sarkozy se saisit de la burqa et fait voter une loi pour 200 cas symboliques. Besson trouve péniblement ses 27 000 sans-papiers à expulser (dont 17 000 à Mayotte), mais aussi 5 000 « aidants ». Le coût des expulsions est évalué à 25 à 27 000 euros l’unité.

En novembre 2010, Claude Guéant devient ministre de l'intérieur et absorbe le ministère de l'identité nationale. La course au Front national est relancé. Il promet de réduire l'immigration légale, et déclare comprendre ces Français qui ne se sentent plus chez eux.

Insécurité
La lutte contre l’insécurité est l’ADN politique de Nicolas Sarkozy. C'est aussi son plus gros échec. 2007 exceptée, les violences aux personnes ne cessent de progresser depuis 2002. La police souffre d’une politique du chiffre inutile et stressante. Et, « révision des politiques publiques » oblige, les effectifs des forces de l’ordre sont réduits. En 2012, on comptera moins d'effectifs policiers et gendarmes qu’en 2002… Sarkozy et ses proches tentent des parades tous azimuts. Le 30 juillet 2010, Sarkozy indigne la France et le monde en liant immigration et insécurité. Le « voyou de la république » promet 30 ans de prisons contre les meurtriers de policiers et la déchéance de nationalité pour les immigrés criminels (une mesure qu'il abandonnera en mars dernier). Michèle Alliot-Marie créée, en janvier 2008, des « unités territoriales de quartier », une police de proximité qui n’avoue pas son nom, supprimée en 2010. En mars 2011, Guéant relance des « patrouilleurs ».

Immobilier

« Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement.»
En 2007, Nicolas Sarkozy nous vantait les vertus du crédit hypothécaire. Votées dès 2007, les mesures de soutien à la propriété se révèlent inutiles, coûteuses et anachroniques. La crise des subprimes a éclaté. La France manque de logements. La défiscalisation des intérêts d'emprunts n'a servi à rien. Les faillites boursières et le resserrement général du crédit ont achevé les ambitions présidentielles. A l'automne 2010, la mesure est supprimée, au profit d'un dispositif de prêt à taux zéro accessible à tous... même aux plus riches.

Logement
« Enfin, je souhaite mettre en place concrètement le droit au logement opposable. Une personne qui travaille doit pouvoir se loger autrement que dans sa voiture ou dans un camping. »
Le 18 décembre 2006, le candidat Sarkozy promettait de résoudre le problème des SDF d’ici à 2008. Près de 350 d'entre eux meurent toujours de froid chaque année. En janvier 2008, Fillon lance un plan pluri-annuel pour prévenir les expulsions locatives et un programme de «réhabilitation des centres d'hébergement et d'augmentation des capacités.» En mars 2010, Benoist Apparu, son secrétaire d’Etat au Logement, préfère créer une « hotline » téléphonique. Le droit au logement opposable, qui fêtait sa seconde bougie à l’automne dernier, est resté lettre morte pour plus de 80% de ses bénéficiaires potentiels.

Pauvreté
« S’agissant des personnes pauvres, je mettrai en place la réforme proposée par Martin Hirsch, président d’Emmaüs France : la création d’un revenu de solidarité active au profit de ceux qui reprennent un emploi.»
Grande (et unique) mesure sociale de la mandature, le Revenu de Solidarité Active a été mis en œuvre en juillet 2009, avec deux ans de retard. Son financement (1,3 milliards d’euros) ne concerne que les classes moyennes, bouclier fiscal oblige. L’ampleur du flicage requis pour contrôler les bénéficiaires ne lasse pas de surprendre. En 2009, ces derniers étaient 1,1 million, dont plus de 500 000 émargeaient avant au RMI. La pauvreté n’a pas reculé pour autant. Martin Hirsch quitte le gouvernement en mars 2010. En mars 2011, le dernier rapport de l'INSEE sur les inégalités de revenus note que la part de très pauvres a augmenté.

Pouvoir d'achat

Cf. "Travailler plus pour gagner plus."

Prisons
« Je suis également partisan d'une grande loi pénitentiaire permettant à notre démocratie de définir ce qu'elle attend de ses prisons et de se donner les moyens de sa politique dans ce domaine. » La rénovation des prisons et des conditions de détention est l'un des grands échecs de la présidence Sarkozy. Les records de surpopulation sont dépassés de mois en mois. Le 5 mai 2011, Michel Mercier, garde des Sceaux depuis novembre, promet 6 milliards d'euros d'investissement pour 70.000 places supplémentaires d'ici 2018.

République irréprochable
Ce mandat fut celui de tous les excès : augmentation du traitement présidentiel de 172% en janvier 2008 ; nouvel Airbus présidentiel pour 176 millions d'euros ; dérapage des frais de la Présidence ; multiplication des voyages d'ordre privé ; légions d'honneur de complaisance, nomination personnelle des patrons de l'audiovisuel ; grâce présidentielle pour Marchiani ; arbitrage favorable pour Bernard Tapie (200 millions d'euros de coût) ; nomination de proches à la tête de banques (Dexia, Banques Populaires) ; cumul des salaires pour le patron d’EDF ; relations d'affaires historiques avec Jacques Servier ; réunions du Premier Cercle des donateurs ; 

nomination (avortée) du fiston à la tête de l'EPAD ; voyages en jet ou yacht privé prêtés par des amis... Que reste-t-il ? En juillet dernier, Sarkozy a dû rappeler à ses ministres qu'il valait mieux qu'ils payent eux même leurs dépenses personnelles...

Retraites

« Le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer, de même que les 35 heures continueront d’être la durée hebdomadaire légale du travail. Que ce soit un minimum, cela me va très bien. Ce que je n’accepte pas est que cela soit aussi un maximum.» Après 6 mois de grossières manipulations (fuites dans la presse aussitôt démentie, concessions mineures, estimations financières floues, publication retardée des bilans de la Dares, etc), la réforme des retraites fut adoptée le 27 octobre 2010. Elle est injuste et insuffisante.

Elle cumule un allongement de la durée de cotisations (accepté par quasi-tous les partis), un recul de l'âge minimal de départ de 60 à 62 ans, et de l'âge maximal pour une retraite pleine de 65 à 67 ans. La pénibilité est confondue avec l'invalidité physique médicalement constatée à 60 ans : 10% minimum mais à condition d'avoir été exposé au moins 17 ans à des facteurs de risques professionnels. Et la disposition exclut les travailleurs non salariés.

Dès 2007, Sarkozy a dégradé le régime par petites touches: suppression des pré-retraites de 57 à 60 ans, revalorisation a minima des pensions ( moins que l'inflation en 2008), et … défiscalisation des intérêts d'emprunts immobiliers et des heures supplémentaires qui ont creusé le besoin de financement des caisses des retraites de quelques 2,5 milliards d'euros par an... Sarkozy n’aura tenu qu’une promesse, celle de revaloriser de 25% en 5 ans le minimum vieillesse de 700.000 retraités... Pour les 11 autres millions, les déremboursements médicaux a grevé leur pouvoir d'achat.

Depuis novembre dernier, Sarkozy fait un service après-vente mensonger : sa réforme n'a pas résolu le problème : il y a toujours 16 milliards d'euros de déséquilibre annuel, et, dès 2013, il faudra se remettre à l'ouvrage.

Santé
« Je ne pense pas qu’il y ait matière à beaucoup d’économies dans la santé. Compte tenu de l’allongement de la durée de la vie, du progrès médical et de l’aspiration bien naturelle de nos concitoyens à vivre en bonne santé, l’investissement dans la santé sera forcément majeur. »
Le 1er janvier 2008, Sarkozy créé de nouvelles franchises médicales entrent pour économiser quelques 650 millions d'euros par an sur le dos des malades. S’ajoutent environ deux cents déremboursements de médicaments supplémentaires et une augmentation de 5% du tarif des mutuelles cette année. En 2011, mille autres médicaments perdent 5 points de remboursements. Le forfait hospitalier augmente de 2 euros. Sarkozy doit rassurer les marchés.

Seniors

« Je mets d’ailleurs les entreprises devant leurs responsabilités. On doit garder les quinquagénaires dans les entreprises »
Les entreprises avaient jusqu’au premier janvier pour conclure un plan d’emploi des seniors, sans contraintes ni engagements. En mai 2008, les (futurs) retraités apprenaient que (1) leur pension n'augmenterait que de 1,9%, (2) les pré-retraités de 57 à 60 ans devraient pointer prochainement au chômage, (3) la durée de cotisation retraite passerait mécaniquement à 41 ans et (4) qu'ils risquent d'être radiés du chômage après deux refus d'emploi comme tout chômeur. 60%* des seniors (55 à 65 ans) ont été ainsi précarisés en quelques jours.

Travail le dimanche
Nicolas Sarkozy, travaille lui-même rarement le dimanche, mais il aime faire du shopping sur les deux côtés des Champs-Elysées. Adoptée à l’été 2009, la loi sur le travail le dimanche n’a servi à rien si ce n’est fragiliser un peu plus le petit commerce
 de proximité.

Travailler plus pour gagner plus
En 2011, l'UMP et Sarkozy expliquent que le pouvoir d'achat des Français a résisté malgré la crise. C'est oublié deux choses : primo, la résistance française est due à la qualité du système social et public national. Secundo, le candidat avait promis du vent : votée dans l'urgence dès juillet 2007, la loi TEPA exonérait les heures supplémentaires d'impôt et de cotisations sociales. Effet d'aubaine, les entreprises ont pu en profiter. Le marché de l'intérim s'est effondré dès le mois d'avril. En 2007 déjà, les Français n'ont pas travaillé plus. Le pouvoir d'achat a-t-il cru pour autant ? Non.

L'envolée des prix de l'énergie et des matières premières, conjuguée à une faible augmentation des salaires, a sabordé l'efficacité du dispositif. En 2008, le pouvoir d'achat des Français a baissé, le chômage technique s'étend, les destructions d'emploi se multiplient. En 2009, la crise est là. Mais Sarkozy s'obstine. Comme nous l'écrivions voici presque deux ans, on ne cherche pas à travailler plus, mais à travailler tout court.

samedi 14 mai 2011

La France distribue plus d'aides sociales que les autres pays d'Europe "C'est faux"

L'assistanat est un "cancer de la société française". Si on lui a reproché les mots employés, Laurent Wauquiez, en s'attaquant au revenu de solidarité active (RSA), a surfé sur un cliché bien implanté. Quelque 80 % des classes moyennes sont d'accord avec l'idée qu'il "y a trop d'assistanat et [que] beaucoup de gens abusent des aides sociales", selon une étude menée par l'IFOP en octobre 2010, citée par Le Post.fr.

Peut-être le ministre des affaires européennes pensait-il à cet électorat quand il a émis l'idée, dimanche 8 mai, de plafonner les minima sociaux à 75 % du smic et d'obliger les personnes au RSA à effectuer des travaux "d'intérêt civique" ? Malgré les protestations suscitées dans l'opposition comme dans la majorité, cette proposition s'inscrit dans une longue tradition d'attaques contre "l'assistanat". Un thème cher à des figures de droite, comme Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy, mais aussi de gauche, comme Ségolène Royal. Cela n'empêche ce discours de reposer en partie sur des clichés trompeurs. Décryptage.

1. La France distribue plus d'aides sociales que les autres pays d'Europe
C'est faux. La France est dans la moyenne européenne pour sa protection sociale. En 2005, elle se classait, selon l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes), au deuxième rang des pays de l'OCDE quant au poids de ses dépenses de protection sociale par habitant. Mais ce chiffre recouvre à la fois la couverture maladie, les retraites et les minima sociaux.

Or, ces derniers ne sont pas distribués à tort et à travers. En France, il existe une dizaine de minima sociaux (voir encadré) qui répondent à des critères très précis d'attribution. Au total, selonl'Insee, 3,5 millions de personnes ont perçu une de ces allocations en 2009. Soit 6,2 % de plus qu'en 2001, où elles étaient 3,28 millions. Une hausse imputée par le gouvernement à la mise en place du RSA et à la crise.

Mais, en ce qui concerne le seul revenu minimum – équivalent du RSA ou du RMI –, on se rend
compte que la France n'est pas plus généreuse que ses voisins européens. Selon l'Irdes, les allocataires du revenu minimum ne représentaient que 2 % de la population active française en 2006.

Une proportion qui monte à 6 % en Finlande, 3,4 % en Allemagne ou 5,6 % au RoyaumeUni. "Nous sommes dans la moyenne européenne", confirme Henri Sterdyniak, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). "Les pays scandinaves dépensent bien plus que nous. Plus étonnamment, l'Angleterre et l'Irlande aussi ont des systèmes très généreux, certes avec un contrôle social plus fort des bénéficiaires, un suivi serré."

2. Les montants des minima sociaux sont plus importants en France
C'est une autre idée reçue. Les montants des aides sociales françaises sont plutôt bas, par rapport à ceux d'autres pays européens. Suivant l'allocation, le montant mensuel peut varier de 324 euros (allocation d'insertion) à 711 euros (allocation adulte handicapé), comme le montre ce barème de l'Insee. On note l'exception de l'allocation équivalent retraite : 994 euros.

Selon une étude du ministère de la santé, en 2003, les minima sociaux versés en France équivalaient, pour un célibataire, à 44 % du salaire médian. C'était plus qu'en Belgique (39 %) mais moins qu'en Allemagne (46 %), qu'au Royaume-Uni (51 %), qu'en Irlande (62 %) ou qu'aux Pays-Bas (77 %).

"Les montants ne sont pas généreux en France, affirme M. Sterdyniak, de l'OFCE. Les minima ne
sont pas revalorisés depuis longtemps. Des gens qui étaient juste au-dessus du seuil de pauvreté
se retrouvent maintenant en dessous. Etrangement, bien qu'averti de ce fait, le gouvernement n'a
touché qu'au seul minimum vieillesse." Ce dernier est revalorisé chaque année depuis le début du
quinquennat.

Une politique de baisse volontaire, selon l'économiste. "Depuis Jospin, la grande idée, c'est d'inciter à travailler, donc creuser l'écart entre le RMI, puis le RSA, et le smic. Il y a deux stratégies : augmenter le smic ou laisser stagner le RSA. Le gouvernement a choisi la seconde."

3. On peut gagner davantage en touchant les minima sociaux qu'en travaillant
Encore un cliché qui a la vie dure. Il n'est pas possible en pratique de cumuler les minima sociaux pour atteindre des revenus supérieurs à ceux d'un smicard. Le RSA, qui remplace depuis 2009 le RMI, est conçu pour ne pas dépasser 62 % du smic, avec un bonus en fonction du nombre
éventuel d'enfants.

Et toucher une autre aide, par exemple, des allocations familiales (auxquelles toute famille a droit quels que soient ses revenus) entraîne mécaniquement une diminution du montant du RSA. Toute autre allocation provoque le même effet.

"M. Wauquiez raconte des choses fausses quand il dit qu'on peut gagner plus en minima sociaux
qu'en salaires. Il n'y a aucun problème : on gagne plus en travaillant que dans l'assistanat,toutes les études le prouvent", assure M. Sterdyniak.

4. Les personnes aidées ont en plus des petits avantages que n'ont pas les smicards
C'est un autre angle d'attaque du ministre, qui exagère la réalité. Les "droits connexes" sont ciblés et s'adressent à des populations suivies. Les bénéficiaires de minima sociaux ont certes droit à des avantages souvent attribués par les communes ou les départements : transports en commun gratuits ou à tarif réduit, cantine moins chère pour les enfants, services de garde, tarifs sociaux de l'électricité...

Mais une mission parlementaire de 2009 a montré que, si ces droits étaient très variables en
fonction du lieu d'habitation, leur attribution était plutôt accompagnée et ciblée (familles
monoparentales, publics volontaires). Et que leur distribution, tout comme celle du RSA,
s'accompagnait d'un suivi de la personne bénéficiaire.

Point important : la plupart de ces aides ne sont souvent pas attribuées en fonction d'un statut (par exemple, être au RSA) mais selon un niveau de revenu. Une famille de deux enfants vivant avec un seul salaire au smic – exemple pris par M. Wauquiez – peut ainsi bénéficier de la couverture médicale universelle (CMU).

5. Les étrangers peuvent profiter facilement de ces minima sociaux
C'est un autre stéréotype qui revient régulièrement. Pourtant, en France, les conditions d'accès aux minima sociaux pour les étrangers sont complexes.

Dans sa sortie controversée, M. Wauquiez a proposé de réserver le RSA aux étrangers travaillant
depuis cinq ans minimum en France. Il ignorait visiblement que la loi instaurant le revenu de
solidarité active prévoit déjà exactement la même chose : il faut être en possession d'un titre de séjour et d'une carte de travail depuis au moins cinq ans pour bénéficier du RSA si on est natif d'un pays extérieur à l'Union européenne. Pour les ressortissants de l'UE, ce délai est de trois mois, et ceux-ci ne peuvent prétendre au RSA s'ils sont entrés en France pour y chercher un travail.

Les conditions sont tellement restrictives que des associations comme le Gisti avaient protesté lors de la mise en place du revenu de solidarité active.

"Notre drame, c'est ce délitement des classes populaires, qui ont connu le plein emploi et dont le monde s'effondre avec le chômage de masse, résume Henri Sterdyniak. Ils voient des travailleurs immigrés dont ils ont l'impression qu'ils les tirent vers le bas, et ils ont l'impression que les aides vont vers ces populations plutôt que vers eux, ce qui n'est pas vrai. Laurent Wauquiez ne fait que soutenir cette idée reçue pour tenter de capter un électorat déboussolé, qui est passé du vote communiste au vote FN."

samedi 7 mai 2011

Cérémonie commémorative du 8 mai 1945 !

La fin de la Seconde Guerre mondiale a été officiellement annoncée au peuple français le 8 mai 1945 par le général de Gaulle.


Dimanche 8 mai 2011 aura lieu la cérémonie commémorative du 8 mai 1945 selon les horaires suivants

10 h 30 : rassemblement des Sociétés et des Corps constitués devant la Mairie ;

11 h 45 : défilé et dépôt de gerbe au Monument aux Morts, avec la participation de l'Harmonie de Villepinte ;

11 h 15 : dislocation du cortège devant la Mairie ;

11 h 30 : vin d'honneur.

La population est invitée à se joindre à cette cérémonie commémorative de la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie et de la fin de la Seconde guerre mondiale (1939-45).


Le 7 mai 1945, à 2 h 41, l'acte de capitulation allemande est signé à Reims.

Les combats doivent cesser le 8 mai à 23 h 01.
La nouvelle est communiquée officiellement le 8 mai à 15 h 00.
Le lendemain, 9 mai, à 00 h16, la capitulation générale est signée à Berlin.

La France, signataire aux côtés des Alliés de ces deux actes, est représentée à Reims par le général Sevez, à Berlin par le général de Lattre de Tassigny.

La reddition sans conditions de l'Allemagne nazie met fin en Europe à un conflit de six ans qui a fait plusieurs dizaines de millions de morts.

Le 8 mai, à 15 h 00, les cloches de toutes les églises sonnent officiellement la fin de la guerre tandis que le général de Gaulle en fait l'annonce radiophonique. La population laisse éclater sa joie. Le 8 mai après-midi et le 9 mai sont déclarés exceptionnellement fériés. La foule envahit les rues, entonnant la "Marseillaise" et des chants patriotiques.

Toutefois, la date du 8 mai ne marque pas la fin de la présence militaire allemande sur l'ensemble du territoire, les dernières poches de résistance - Dunkerque, Lorient, Saint-Nazaire - ne tombant que les jours suivant la capitulation du Reich.

En 1975, le président de la République en exercice, Valéry Giscard d'Estaing, prend la décision de ne plus conférer un caractère gouvernemental à cette cérémonie en supprimant la commémoration officielle et nationale. Il propose d'y substituer une journée de l'Europe tandis que le gouvernement envisage l'idée de faire du 11 novembre une journée nationale du souvenir.
Motivée par une volonté de réconciliation franco-allemande, cette décision s'inscrit dans une perspective européenne.

A partir de 1981 : le 8 mai est déclaré jour férié, puis jour de fête nationale.

Le 8 mai reste ainsi une date symbolique, célébrée par presque toutes les communes. Lors de cette journée, l'ensemble des événements de la Seconde Guerre mondiale est commémoré : aussi bien la victoire des Alliés que la fin de l'oppression nazie sur l'Europe.

vendredi 6 mai 2011

Plus t'es riche, plus t'y gagnes !

On le savait avant l'élection que sarkosy ferait la pire politique fiscale.
Merci aux 53% dont une bonne majorité va voter pour la fille le pen.

Et elle fera pire que sarkosy, les extrêmes droite ont toujours été des ultra libéraux.

Quant à ceux qui osent parler des assistés qui ruinent la France, les voilà les vrais assistés.
sarkosy fait de l'assistanat avec l'argent de tous les contribuables pour les plus riches français.

Pendant ce temps, les allocations handicapés diminuent, comme les APL et des vieux font les poubelles pour survivre avec 600 euros de retraite.

L'idée des "américains" du gouvernement, sarkosy en tete, c'est de priver progressivement l'état de ses ressources, c'est de mettre en place la politique décidée par la finance mondiale. La casse industrielle et sociale de ce pays continue et les propos tenus hier soir par R.Dumas nous confirment ce que DSK représente, les réseaux de Neuilly...Depuis 30 ans, l'état s'est vu délesté de 195 milliards par an de son budget de fonctionnement, soit 10 points de PIB.

Comme le disait un sénateur socialiste de Paris au sénat, devant Longuet la tête dans ses feuillets ; "vous avez pillé les 35 milliards que Jospin avait mis en place pour assurer les retraites jusqu'en 2020" !!! ZEN

On est là pour servir, et non pour se servir !

La politique est l'art de se servir des hommes en leur faisait croire qu'on les sert !
La nôtre n'est ni de droite ni de gauche. Au dessus de tout clivage politique, elle est au service de tous les Villepintoises, Villepintois et pour Villepinte !

Notre engagement, c’est d’être au cœur d’une formation moderne et démocratique, rassemblant des femmes et des hommes de tous âges et de toutes origines. Le mouvement se construit avec chacun et chacune.
Agissons ensemble ! ZEN

mardi 3 mai 2011

Cette opinion est la mienne !

Les citoyens français ont tout intérêt à être attentifs et vigilants durant la période qui s'annonce ! ( pour 2012, 2014 )

On est toujours plus efficace à plusieurs que seul.
Et même si le travail accompli sur un blog personnel peut être honorable
( au diable la modestie ! ), le traitement de l’information sera toujours très partiel, sauf pour un citoyen qui n’aurait que cela à faire !

Les hommes politiques qu'ils soient de droite ou de gauche passent leur temps à mentir aux citoyens !

Mais,une fois de plus,il ne suffit pas d’avoir des opinions et d’être convaincu que l’on a raison. Tout le monde a des opinions, et la plupart des gens pensent être dans le vrai. Toutefois, lorsqu’on leur demande d’argumenter, on s’aperçoit bien souvent de la faiblesse de leur opinion qui repose sur des préjugés ou sur une vague adhésion (consciente ou pas) à la pensée dominante,aux idées répandues par les milieux autorisés (certains,journalistiques,
« intellectuels », politiques…) Autorisés à mentir aux citoyens et à les prendre pour des benêts !

Il est remarquable de constater que certains de nos compatriotes professent des idées auxquelles parfois ils n’ont pas même daigné réfléchir. Etrange façon de se faire des convictions.

Quant à certains militants, de quelque parti ou mouvement que ce soit, ils ont la fâcheuse tendance de céder au culte de la personnalité et de considérer la parole du « chef » comme sacrée et infaillible. Et pourtant ! Si l’on faisait le compte des mensonges, approximations ou erreurs des « professionnels » de la politique, on serait surpris. Parfois ils en savent moins que le citoyen lambda qui s’est donné la peine de s’informer un peu !

mercredi 20 avril 2011

Ce que devrait être la vraie politique !

La politique ne devrait pas être dédaignée par le commun des mortels. La politique ne devrait pas être reléguée à un rang inférieur dans les intérêts des citoyens et être surpassée par la vie des stars du cinéma ou les aléas des équipes des sports professionnels.

La politique est le centre de notre vie sociale. Elle représente notre volonté de vivre ensemble et notre aspiration à rechercher un consensus commun afin de permettre un milieu de vie adéquat pour nous-mêmes et nos descendants.

Vous n'aimez pas la politique?

Vous n'êtes pas seul. Mais ce n'est pas la politique en soit qui est le nœud du problème, mais la façon dont on nous impose la politique. En fait, la politique en 2011, ne sert qu'à préserver le statu quo et le pouvoir de ceux qui le détiennent.

Vous êtes-vous déjà demandé ce que serait la société sans politique ?

C'est-à-dire sans État ou gouvernement ? Bonjour le chaos !

Imaginez un environnement social sans loi et règlement. N'importe qui pourrait dérober votre bien, vous agresser ou exploiter de façon odieuse votre labeur sans réprimande car aucune balise légale ne serait présente.

La politique va de pair avec l'État de droit et sans celui-ci nous ne pourrions vivre dans une société digne de ce nom.

Mais allons encore plus loin. La politique ne se limite pas à la détermination arbitraire du cadre légal régissant les rapports entre individus, mais se prolonge aussi dans la capacité de pourvoir une juste subsistance matérielle pour tous et chacun.

Sans une véritable redistribution équitable des richesses, n'importe quelle société ne pourrait atteindre et maintenir un stade viable de stabilité socio-économique permettant à tous ses membres de s'épanouir et de vivre des vies décentes. En fait, aucun ordre social ne survivrait sans un équilibrage pondéré des richesses.

Ne soyons pas dupes

Les élites économiques, les détenteurs des moyens de production et d'échange, désirent notre désaffection de la chose politique car cela permet leur prédominance et leur mainmise sur l'ensemble de la société. Et c'est même cette désillusion de la politique qui les maintient au pouvoir car aucune volonté collective ne remet en doute leur hégémonie.

Avant de dire que vous n'êtes pas concerné par la politique, soyez conscient que la politique vous rattrape et décide pour vous sans votre consentement.

« Vous avez beau ne pas vous occuper de politique, la politique s'occupe de vous tout de même.»
Charles de Montalembert

lundi 18 avril 2011

Dominique de Villepin s'engage pour une refondation de l'Ecole républicaine !

Une refondation de l’Ecole républicaine au service de l’égalité et des savoirs

Nous devons ancrer à nouveau l’égalité républicaine sur tout le territoire et dans toutes les écoles. Cela suppose de rompre à la fois avec les logiques de zonage qui stigmatisent plus qu’elles n’aident, avec le cadre parfois étouffant du collège unique et avec les logiques d’autonomie qui en diversifiant l’offre, créant toujours plus d’inégalités. Il est encore temps de rester fidèle à notre modèle républicain. Il faut rétablir l’unité, l’égalité et la primauté des savoirs.

Quels sont les principes à suivre pour l’action ?

CHAQUE ÉLÈVE DOIT ÊTRE SUIVI DANS UN PARCOURS CONTINU DE 3 A 18 ANS

Il faut renforcer la cohérence de la chaîne éducative, parce que les écoles, les collèges, les lycées suivent les mêmes élèves et pourtant restent imperméables les uns aux autres. Pour cela, il faut créer des Cités scolaires attachées à un large territoire, créant ainsi une nouvelle carte scolaire plus cohérente, et rassemblant sous un pilotage commun l’ensemble de la chaîne éducative d’établissements appelée à suivre une génération d’élèves, capable de proposer toutes les filières générales, professionnelles, techniques. Les échanges et les mobilités des enseignants entre établissements d’une même Cité Scolaire doivent être encouragés.

L’enseignement s’y divisera en deux ensembles, une École du Socle suivant les élèves de 6 à 14 ans et une École de la Détermination permettant aux élèves de définir progressivement leur orientation tout d’abord dans un cycle à tronc commun et options, puis dans deux années finales de spécialisation.

La proximité doit être accrue par la mise à disposition de locaux dans les immeubles de certains quartiers sensibles ou dans certaines communes rurales sans école pour assurer une permanence éducative dans le cadre du service citoyen (aide aux devoirs, cours de soutien). Des places dans toutes les filières sélectives (CPGE, STS, IUT) doivent être réservées aux 5% des élèves de chaque lycée ayant eu les meilleurs résultats au baccalauréat.

AUCUN ÉLÈVE NE DOIT ÊTRE LAISSE DE CÔTE

Suppression des ZEP et dispositifs de zonage et transfert de ces crédits vers un droit personnalisé à l’enseignement prioritaire affecté anonymement à des élèves en fonction de critères scolaires et sociaux. Le décompte de ces droits définirait les effectifs d’une classe (par exemple une classe sans aucun élève relevant du DPEP aurait 30 élèves, une classe avec seulement des élèves prioritaires 15, toutes les situations intermédiaires étant possibles), les crédits pédagogiques supplémentaires de l’établissement et l’accès au soutien scolaire, à l’aide aux devoirs et à des activités culturelles pour l’élève.

Attention au parcours des élèves pour éviter que nous puissions nous satisfaire d’en laisser chaque année 150 000 sur le bord du chemin. L’âge de formation obligatoire serait porté à 18 ans, incluant l’apprentissage et l’alternance, et obligatoirement validé par une certification.

LES SAVOIRS DOIVENT RESTER AU CŒUR DE L'ECOLE

Garantie sur le maintien des volumes horaires d’enseignement.

Les programmes doivent être stables et consensuels, grâce à un vote aux deux-tiers par l’Assemblée Nationale pour une durée d’au moins deux législatures. La priorité reste l’acquisition des premières bases. C’est là que se jouent les inégalités, dès le plus jeune âge. L’âge de scolarité obligatoire serait abaissé à 3 ans. L’école maternelle et primaire doit concentrer les moyens pour les élèves les plus fragiles.

LES ENSEIGNANTS DOIVENT RETROUVER LE GOÛT D'ENSEIGNER

Prenons en compte dans le statut des enseignants la distinction entre les jeunes enseignants et les enseignants confirmés, avec des contraintes horaires, des conditions de mutation et des grilles de rémunération distinctes. Développement des passerelles à mi-parcours dans la carrière enseignante vers d’autres corps et missions.

Il est toujours curieux de constater que la sémantique est souvent source de confusion

Assistanat versus Aide

Il est toujours curieux de constater que la sémantique est souvent source de confusion. Prenons l'exemple du revenu citoyen. J'entends et lis ici et là le mot "assistanat" accolé à la proposition faite par Dominique de Villepin, comme si cela devait la disqualifier aux yeux du plus grand nombre. Je peux comprendre ce réflexe mais il convient tout de même de replacer les choses dans leur contexte et d'élargir les perspectives.

Le Petit Larousse Illustré (PLI) nous enseigne effectivement que l'assistanat est "le fait d'être assisté, secouru" avec, précise le PLI, une connotation péjorative. On notera que l'assistance (action d'assister quelqu'un, de lui venir en aide, de le seconder) ne "bénéficie" pas d'une telle opprobre.

Nous avons donc le revenu citoyen, destiné à environ 28 millions de françaises et français, pour un coût global estimé à 30 milliards d'euros par an et qui serait frappé du sceau infamant de l'assistanat. Quelques remarques :

1. Ce revenu citoyen ne vient pas s'ajouter aux différentes prestations existantes mais va les remplacer en les fusionnant, donc en facilitant la gestion de l'ensemble et en permettant aux allocataires de disposer d'un guichet unique, procédure simplifiée qui présente en outre l'avantage de faciliter le contrôle de l'attribution.

2. Sur les 30 milliards ainsi dispensés il y aura mathématiquement une partie qui reviendra dans les caisses de l'état, par le biais des taxes sur la consommation, car il y a vraiment peu de chance que l'allocataire des 850€ en destine tout ou partie à l'épargne ou aux placements dans les paradis fiscaux (échappant ainsi à l'impôt). Entre les taux minorés à 5,5 et le taux supérieur de 20,6, on peut raisonnablement estimer à 3 milliards d'euros annuels les entrées fiscales liées au revenu citoyen.

3. L'extension de l'impôt sur le revenu à l'ensemble des ménages, même pour les plus modestes et même avec une somme relevant plus de la symbolique, vient également quelque peu altérer cette "assistanat" qui collerait à la peau de celles et ceux qui le percevront.

4. La contrepartie exigée pour cette assistance de la collectivité fournira, par le biais du service citoyen, un certain nombre de prestations, non comptabilisées dans le Produit Intérieur Brut, mais qui correspondent bien à des services non marchands contribuant au bien commun (au fait, les tâches ménagères et le suivi de l'éducation des enfants, pour combien entrent-ils dans le calcul du PIB ? Non comptabilisées ! Ah bon ! Pourtant cela entre pour beaucoup dans la "tenue" du pays…).

Bref, en l'état de la perception qu'une grande partie de nos concitoyens ont de l'assistanat nous pouvons soutenir que celles et ceux à qui il est destiné subissent la double peine, celle de l'opprobre générale et celle des taxes sur la consommation, injustes car totalement déconnectées du montant des revenus (pour une même baguette de pain, madame Bettencourt, aussi riche soit-elle, versera ses 5,5% de TVA au même titre qu'une personne percevant les 850€ mensuel).

Sur l'autre versant des deniers publics distribués nous trouvons les aides au secteur privé.

Aide, selon le PLI, "Soutien ou secours apporté par quelqu'un ou quelque chose - Subvention, secours financier". Si nous sommes toujours dans l'assistance, nous ne sommes plus dans l'assistanat. Les aides et subventions publiques sont en effet destinées aussi au secteur privé et, là, il n'est certainement plus question d'accoler la vulgaire conception de l'assistanat à une mission aussi noble destinée aux forces vives que constituent les entreprises. Il s'agit de ne pas se tromper en déférence ! Quelques remarques :

1. En 2007 environ 65 milliards annuels destinés au secteur privé, avec bien souvent une remarquable opacité dans la distribution ou le service rendu et une remarquable constance dans le versement, même lorsque les conditions qui ont entrainé leur mise en œuvre ont disparu depuis longtemps (lire le passionnant et édifiant rapport co-signé par les inspections générales des Finances, des Affaires sociales et de l'Administration - http://www.scribd.com/doc/21556045/Rapport-Aides-Publiques-2007.)

2. Des niches fiscales qui entrainent un manque à entrer certain dans les caisses de l'Etat et il serait intéressant de faire le lien entre les entreprises bénéficiant des aides et subventions publiques et celles connues pour leur constante pratique de l'évasion fiscale (ici je lance un appel à notre ami Aderci, fin connaisseur de la finance publique et qui pourrait utilement nous apporter ses lumières sur le sujet - Merci d'avance !). Rappelons pour mémoire le tour de force du groupe TOTAL en 2010 : 10 milliards d'euros de bénéfice, zéro impôt payé en France.

3. Un bel effort solidaire d'un coquet montant de 350 milliards d'euros fin 2008 pour aider le secteur bancaire, sinistré par la crise des subprimes, à sortir la tête hors de l'eau. Ici, l'assistanat dont a bénéficié les BNP, LCL et autres Société Générale prend de surcroit l'allure d'une opération très rentable. Les 350 milliards en question ont été fournis par l'Etat qui, faute d'épargne disponible (la France ruinée évoquée par Fillon), a dû emprunter le montant aux agents du secteur financier, souvent filiales des organismes bancaires destinataires des aides, emprunts faisant bien évidemment l'objet de paiement d'intérêt de la part de la puissance publique, donc de vous et moi : Ce n'est plus la double peine, c'est la double rente !

On le voit bien, tout est dans l'art de la présentation : Assistanat versus Aide, sont aussi différentes que les deux faces d'une même médaille.

Dans quelle société évoluons-nous pour dénier la dignité du secours solidaire aux uns lorsque nous jetons des tombereaux d'argent public dans l'escarcelle des autres ?


http://www.scribd.com/doc/21556045/Rapport-Aides-Publiques-2007